mercredi 23 mars 2016

La non-chute d'Icare: Les anges

Il y a très longtemps, un talentueux inventeur nommé Dédale fabriqua à son fils Icare des ailes faites de plumes et de cire mais celui-ci voulu s'approcher trop près du soleil, la cire de ses ailes fondit et il tomba à la mer. Jusque là, nous assistons au remake d'un mythe bien connu mais si tout ne s'était pas passé exactement comme on le dit?

Dans le Mythicland, il existait ainsi un habile ingénieur humain qui avait eu la bonne idée de prénommer son fils Icare et il s'avérait que le jeune homme, dans sa fougueuse jeunesse, n'avait qu'une envie: Celle de voler. Avec un peu de cire, quelques plumes et beaucoup de magie, l'ingénieur réussit à lui faire réaliser son rêve. Cependant, Icare n'écouta pas les conseils de son père et il fut encore haut dans le ciel quand le sort qui lui permettait de voler cessa de fonctionner. Il tomba alors dans une chute qui allait lui être fatale.

Cependant, il ne s'écrasa pas car Leucothéia, une déesse marine faisant partie du groupe des dieux extérieurs, séduite par sa beauté, le rattrapa juste à fleur d'eau. C'est alors que survint Morrigan, la déesse de la mort. Celle-ci, en effet, n'était pas satisfaite de ce qui venait de se passer : La vie de ce garçon aurait dû lui appartenir et Leucothéia n'avait pas le droit d'utiliser ses pouvoirs divins pour s'en mêler.

Mais la déesse marine ne pouvait pas se résoudre à lui abandonner ainsi celui qu'elle aimait et elle demanda à Morrigan ce qu'elle devait faire pour la convaincre de le lui laisser. La déesse lui dit que, pour respecter l'équilibre, Icare ne pouvait retourner à la vie terrestre et qu'elle lui ôterait la vie dès qu'il toucherait le sol.

C'est alors en contemplant les plumes d'Icare que Leucothéia trouva une solution : Elle lui donna de véritables ailes et créa pour eux deux une cité dans les nuages. Elle peupla ensuite cette cité d'humains du Mythicland qu'elle considérait comme dignes de ce privilège afin que le jeune homme ne se sente pas seul là-haut. Il va sans dire que les parents d'Icare faisaient partie du groupe.

Ainsi vit le jour la race des anges. Ces humanoïdes aux ailes immaculées vivent, dans leur cité isolée de tout, une vie exempte de besoins sous le regard bienveillant de leur déesse. Ils ne descendent quasiment jamais de là-bas si bien qu'ils sont considérés sur terre comme des êtres mythiques messagers des dieux. Les anges eux-mêmes ont fini, au fil des générations, par perdre le souvenir d'où ils venaient et l'existence d'un monde terrestre d'où étaient originaires leurs ancêtres est passée pour eux au statut de fable.

jeudi 3 mars 2016

Les portails du jour

Précédemment, nous avons évoqué le fait que les lutins ont été victimes d'une malédiction divine à cause du traitement injuste qu'ils infligèrent aux elfes qui étaient présents sur Oikésis avant eux. Mais que sont devenus ces derniers ?

Il s'avère que les lutins les avaient enfermés dans des espaces vides qu'ils avaient crées par magie. Ces espaces n'avaient pas été prévus pour permettre la vie de quoi que ce soit à l'intérieur, c'était juste un moyen pour les lutins de se débarrasser de ces gêneurs. Ils ne comprenaient donc pas cette lumière nécessaire à toute vie.

De plus, les lutins connaissaient le don de leurs "cousins" pour la magie et ils ne doutaient pas que s'ils mettaient leurs forces en commun, ils pourraient trouver rapidement un moyen de revenir. C'est pourquoi les lutins avaient décidé de créer trois portails dans lesquels ils dispersèrent la population des différents villages elfiques. Ne se connaissant pas, ils ne pourraient pas comploter contre eux.

Ces elfes se retrouvèrent donc seuls et complétement démunis. Si le froid ne les tuaient pas d'ici peu, la faim s'en chargerait car rien ne poussait sur cette terre sombre. Et c'était sans compter sur l'apparition des démons, des créatures faites de ténèbres, qui avaient pris forme dans cette dimension noire et qui se nourrissaient du désespoir de ses infortunés nouveaux habitants.

Les trois déesses intérieures les prirent en pitié et décidèrent de leur offrir la lumière. Cette lumière prit la forme de petits astres rayonnants qui étaient placés aux quatre coins de la région. Mais comme ces astres, contrairement au soleil, n'étaient pas mobiles, ils prirent une intensité plus douce qui permettait indifféremment de dormir ou de rester éveillé. A cause de cela, la peau de ces elfes particuliers était plutôt blanche.

Cela donnait à ces différents royaumes des teintes différentes qui donnèrent à chacun leur nom. Le royaume de nuit bénéficiait d'une clarté semblable à une nuit de pleine lune. Le royaume de l'aube baignait dans les teintes rosâtres du levant et le crépuscule dans le brasier du couchant.

Ainsi, les déesses purent enfin peupler ces mondes vides de plantes et d'animaux. Les démons fuirent face à la lumière pour se retrancher dans les quelques recoins encore sombres. Et les elfes purent survivre en cultivant la flore et en apprivoisant la faune. En remerciement, ils orientèrent leurs cultes dans l'adoration de leurs bienfaitrices.

Cependant, tout n'était pas encore gagné pour eux: Leurs astres n'étaient, en effet que des réceptacles de lumière et celle-ci allait finir par de nouveau disparaître. C'est pour cela que les trois déesses firent naître dans chacun des trois pays, un grand magicien qui avait la faculté d'invoquer la lumière solaire pour en recharger les astres. Dans chacun des pays, ce grand prêtre de la lumière est devenu monarque, œuvrant pour le bien de ses sujets.

La plupart des elfes finirent par s'accommoder de cette vie, surtout que leur isolement empêchait aussi les invasions et leur permettait de vivre en paix. Cependant, il y en a toujours pour espérer se venger des lutins et reprendre les terres dont ils ont été privés.

Question de genre: Les amazones

Les déesses intérieures étaient de nouvelles déesses, du coup, elles étaient bien plus immatures que leurs prédécesseurs. Ainsi, quand elles créèrent les lutins, elles furent vite en désaccord sur la manière dont il fallait encadrer ce jeune peuple.

Le plus gros désaccord vint entre Gespéra et Géos. En effet, Gespéra reprochait à sa sœur de trop favoriser les hommes par rapport aux femmes. Géos signifia que ce n'était pas vrai, que chacun avait besoin de l'autre mais que c'était simplement dans des domaines différents.

Cela sonna comme un défi aux oreilles de son impétueuse sœur: Elle voulut lui prouver que les femmes n'avaient pas besoin des hommes et pour se faire elle choisit quelques lutines auxquelles elle donna pour mission de fonder une cité ailleurs. Et pour qu'elles puissent accomplir leur mission dans les meilleures conditions, Gespéra les dota d'une force physique égale à celle d'un homme. Ces femmes furent appelées les amazones. Elles cultivèrent l'esprit d'indépendance qu'elles avaient hérité de leur déesse pour devenir un peuple de guerrières qu'aucun homme ne pouvait faire plier.

Il restait cependant à Gespéra un problème: La perpétuation de la race. Elle consentit donc à faire apparaître un mâle mais elle fit en sorte qu'il n'en naîtrait qu'un seul par génération. En tant qu'élu de cette fière déesse, il bénéficia lui aussi d'une force physique importante. Mais la sienne était supérieure à celle de n'importe quel autre homme. Ses magnifiques amazones se devaient d'avoir un homme à la hauteur pour qu'ensemble ils fassent de beaux enfants.

Un seul homme pourtant, ne pouvait décemment renouveler tout une race à chaque génération, il ne pouvait que faire en sorte que le patrimoine génétique ne se perde pas au fil des métissages. C'est pourquoi les amazones se devaient de s'unir aussi auprès des autres races. Cependant, leurs caractéristiques spécifiques ne se conservait que dans le cas d'une union avec un lutin. Il s'installa alors une coutume stricte qui interdisait à tout mâle non-lutin d'entrer sur leur territoire sous peine de mort. Les lutins, quant à eux, s'ils étaient autorisés à séjourner ne purent jamais reprendre le pouvoir sur ces redoutables guerrières et les craignaient au point de les laisser tranquillement vivre en marge d'eux. Peu furent ceux qui entraient sur leur territoire de leur plein gré.